mercredi 24 septembre 2014

ANREALAGE

La salle Melpomène de l'Ecole des Beaux-Arts accueillait mardi, premier jour de la Fashion Week parisienne, le défilé Anrealage (contraction des mots anglais "a real, unreal, âge") qui contrastait fortement avec le cadre classique dans lequel il était présenté.
C'est le thème de l'ombre qui a été choisi pour cette collection "Shadow", tout en noir et blanc, avec des jeux de découpages, des perles, des clous, des broderies.

Les mannequins, dont les cils sont invisibles, ont pour coiffure un moule en latex blanc qui évoque une chevelure futuriste. Ces femmes, presque irréelles, portent des chaussures à talons dont l'ombre est matérialisée en une deuxième semelle noire.

Jusque là, rien de véritablement exceptionnel. Mais le créateur tokyoïte Kunihiko Morinaga, qui a lancé sa marque en 2003, a fait preuve de prouesses techniques pour l'occasion, en nous dévoilant des vêtements photosensibles, changeant de couleur pendant le défilé. Quand deux mannequins, entièrement vêtues de blanc, se dirigent vers le centre du podium, entourées par des projecteurs d'ultra-violets, on se demande ce qui va se produire. Après quelques secondes, leurs mains, qu'elles avaient plaquées sur la robe, ont laissé une empreinte blanche sur un vêtement rendu gris par cette exposition… Pour deux minutes, puisque cette teinture par procédé photochromique est éphémère. Et cette technique est utilisée à plusieurs reprises, en superposant notamment une veste ajourée sur une robe blanche qui ressort des projecteurs toute ornée de motifs feuillagés. Impressionnant !

Le créateur, diplômé de la Waseda University et de la Vantan Design Academy, avait déjà utilisé cette technique pour de précédentes collections : "Je changeais mes vêtements en rouge, en rose, en bleu. Là, je voulais créer une couleur de l'ombre", explique-t-il à l'AFP.

Pour prolonger ce défilé (dont le créateur est sorti particulièrement ému), ne reste plus qu'à visiter, jusqu'au 2 octobre, l'exposition "A Real Unreal Age in Paris", chez l’Eclaireur, 40 rue de Sévigné, 3ème arrondissement.
Une véritable démonstration technologique dont on se souviendra.

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