mercredi 3 décembre 2014

POLYCHROMIE DE LA BEAUTE

Pendant longtemps, les couvertures de magazines, les publicités pour produire beauté et défilés, nous ont abreuvé de mannequins à la peau pâle.
C'était "LE" modèle de beauté sur l'ensemble du globe (en effet, même le "Vogue" chinois a mis des années avant de faire poser occasionnellement des femmes asiatiques pour ses couvertures). Mais ça, c'était avant. : avant que la beauté ne se limite à des femmes blanches aux cheveux lisses, avant que la beauté ne devienne (enfin) plurielle.

Elles sont noires, asiatiques, maghrébines et afro-européennes également… et, de plus en plus, sollicitées pour devenir égéries de grandes marques. Pourquoi ?

C'est l’émergence d’une classe moyenne originaire d’Asie, d’Amérique latine et, plus récemment, d’Afrique, qui explique cette progression de la diversité. Ces visages de diverses origines sont donc de plus en plus représentatives de la société actuelle. Elles ont envahi l’univers de la mode et du cosmétique, au point de redéfinir l’idéal de beauté féminin. Et, cela ne date pas d'hier, même si le phénomène s'est dernièrement accéléré. 

Déjà, en 1999, l'ougandaise Kiara Kabukuru devenait le premier visage noir de L'Oréal, un an avant l'arrivée de Noémie Lenoir au sein de la marque. N'oublions pas non plus Naomi Campbell, qui a foulé les podiums pendant des années, et la top sud-soudanaise Alek Wek, élue meilleure mannequin de l'année 1999, qui était aussi l'une des premières africaines à poser en couverture !

On ne compte désormais plus le nombre (qui reste néanmoins largement minoritaire par rapport à la quantité de mannequins caucasiens) de ces "nouveaux" visages. Parmi eux, Lupita Nyong'o (désignée comme étant la "plus belle personne du monde" en 2014, selon le magazine américain "People", et représentante de la marque de cosmétiques Lancôme), Ataui Deng (top soudanaise qui a notamment défilé pour Hermès, Dior et Rick Owens), Liu Wen (chinoise faisant partie des 10 tops les mieux payés), Leïla Bekhti (égérie de L'Oréal depuis 2011)… 

Ces mannequins représentent des femmes dont les besoins en matière de produits de beauté sont différents de ceux des occidentales. Comme le souligne Edouard Mauvais-Jarvis, directeur de la communication scientifique chez Dior : "Le temps où on vendait le même produit aux femmes du monde entier est révolu". Couleurs de peau, climat, rituels de soins nécessitent des produits spécifiques et ce ne sont plus des femmes blanches qui vantent les mérites de ces produits.

Reste à savoir s'il s'agit d'un simple effet de marketing ou d'une véritable révolution multicolore…

Clemode

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