mercredi 14 août 2013

LE TEMPS SUSPENDU D'AVIGNON

Cothurnes et saltimbanques : le temps suspendu d’Avignon

Dans ses rues de grande solitude, Avignon accueille en ses murailles depuis 1947, date de la création du festival par Jean Vilar, les « parades » de compagnies théâtrales. De classiques méconnues en créations contemporaines, entre le IN et les quelques 1258 spectacles dans le OFF, on retrouve dans les rues comme une atmosphère anachronique, un retour au passé dans un écrin médiéval.

Les gens se croisent et se décroisent, un sourire affiché qui fait lien par le plaisir de partager un instant commun. Tous styles et tous âges confondus, une suspension du jugement qui donne libre cours à un effacement des barrières identitaires car justement c’est le « hors-temps » qui a lieu.

Symptomatiques aussi les trois spectacles que nous avons vu dans le OFF : « Eva Peron » de Copi, « Pyrame et Thisbé » d’après William Shakespeare et « 5 sur 5, la Maladie du Pouvoir » d’Octave Mirbeau. Toutes trois sont liées à l’Histoire, au fait social qui fait et défait l’individu dans sa persona (originellement le masque que portaient les acteurs de théâtre) et le plonge dans la quête de l’autre.
Une tendance en lames de fond que l’on a d’ailleurs déjà pu constater dans les dernières présentations couture. Le temps semble se courber sur lui-même, laissant apparaître une nostalgie d’histoires dans l’Histoire. Le passé questionne et fascine dans une époque où les valeurs semblent tomber en désuétude et où notre rapport au temps s’accélère. Vraisemblablement est ce le signe avant-coureur d’un retour au qualitatif que seul le luxe du temps est en mesure de nous donner…

Jérémie Peluso

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