jeudi 9 août 2012

BREVE DE MODE BY JACQUES MOUCLIER

Je reçus un jour un appel téléphonique du Président Bouygues qui souhaitait me rencontrer. Je lui proposais de me rendre à son siège social qui était à Clamart et il déclina ma proposition préférant me rencontrer à mon bureau car il me dit qu’il avait un service à me demander et que, par conséquent, c’est lui qui se déplaçait. Il arriva donc avec sa fille, Corinne, et son directeur financier. Son entrée en matière fut des plus directes.  Il me dit : « combien vaut une maison de couture car j'ai l'intention d'en acheter une pour Corinne ».

La réponse, que je lui fis, était des plus nuancées. Il repartit avec une liste de maisons susceptible d'ouvrir leur capital.

Après quelques semaines, il revint me voir et me dit : « La haute couture, ce n’est pas ma tasse de thé car le retour sur investissement est trop long ».

Quelques semaines plus tard, il achetait TF1 pour Corinne et, en fit la vice présidente.

À partir de ce moment, Francis Bouygues me manifesta beaucoup d'amitié et d'intérêt et, c'est, ainsi, qu'il m'invita régulièrement à la chasse.

Il était bien entendu l'organisateur de la chasse et les règles, qu'il avait élaborées, étaient très particulières. Je reçu une place où visiblement aucun gibier ne passait pendant plusieurs heures. Soudain, dans l'après-midi, il vint me voir et me dit : « ma femme m'a dit que vous étiez une brillante gâchette. Je suis désolé de vous avoir donné cette place je pensais que vous, la couture et Cardin ne connaissaient pas la chasse. Je vous donne ma place ». Il me donna sa place et je fis le meilleur tableau de chasse de ma vie.

L'apanage des grands capitaines d'industrie, qui, immédiatement se rendant compte de leurs erreurs, font un virage à 180° pour rectifier le tir.

Jacques Mouclier

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