mardi 15 mai 2012

UNE VRAI LANGUE DE BOIS


Aujourd’hui, pour bâtir une réputation, avoir de l’influence, il faut plus que jamais «communiquer»,  «maîtriser son image» et «délivrer un message Ecolo responsable». 
Entreprises, associations patronales ou instances politiques ne comptent pas le temps et l’argent consacré à la communication. Ceux qui n’affichaient même pas leur insigne devant l’entrée de leur établissement il y a encore dix ans, comme les banques privées, ont explosé leurs budgets de communication.

Finie l’époque où un DG se préparait vaguement à une interview, laissant place à une certaine spontanéité dans son entretien avec le journaliste.
A l’ère de la «comm’», une nouvelle «littérature commerciale» grignote du terrain jadis occupé par de l’information. Des plateformes web comme Hublot TV, Audacity (Audemars Piguet), ou encore Nowness (LVMH) veulent désormais faire du client un «ami de la marque», façon Facebook, et surtout, rentabiliser leurs investissements en communication.
Mais il ne s’agit pas d’information, mais de marketing. Une tentative d’influencer son public à des fins commerciales, de mieux en mieux déguisée en information.  Piloter à ce point le message se fait aux dépens de la crédibilité. Pour être légitimé, il faut être relayé par des acteurs indépendants, que le public croit.
Même la presse économique est de plus en plus pénétrée par la «comm’», elle peine à offrir une réelle information. Tout cela participe à une dégradation de la qualité de l’information. L’abus du langage «comm’» aboutit à la perte d’intérêt du public, et donc la perte d’impact, d’où la monté des influenceurs. Mais ceux-ci sont-il piloter par les marques ?
Chacun veut «vendre», et plus personne ne veut informer (trop dangereux). Or informer, pose le débat, et ces derniers sont les influenceurs.
La dérive actuelle qui transforme l’information en marketing est consternante alors que, plus que jamais, le besoin de légitimité des acteurs économiques, politiques, et commerciaux est fort. Pour être influent, il ne faut pas «faire de la comm’», il faut retrouver le souffle magique de ce monde qui n’appartient qu’à l’humain.

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