mardi 30 septembre 2014

LEONARD

Peintes de mille couleurs, elles suivent le style de la mode 2015. Pas question de passer inaperçu avec des couleurs aussi vives et pleines de spontanéité. Les robes se veulent légères en soie, dotées de ceintures hautes et de décolletés plongeant. La collection nous en fait voir de toutes les couleurs, du style soirée St-Tropez, soie chic, aux chaussures qui nouent la cheville.

Comme faite pour les douce nuits d’été, le style de la créatrice nous donne une collection homogène et bien dans la veine de la marque Léonard. On s’imagine aisément au bord d’une piscine sur la French Riviera avec de la musique nous invitant à danser jusqu’au bout de la nuit ! Des ensembles très délicats et très confortables pour des femmes heureuses et actives.
La femme se galbe et se dévoile d'une belle sensualité, à la fois envoûtante par ces sourcils épais (de gros sourcils indiquent en Chine une longue vie) mais une femme libre, comme la thématique du défilé le suggère. Créatures nocturnes, elles charment par leur aura et font oublier, l’espace d’un instant, leur dangerosité. Une femme moderne et élégante qui sait s’adapter aux mutations du monde. On apprécie la sobriété des ensembles et leur excellente réalisation, relevée par l'originalité des formes.

lundi 29 septembre 2014

LETTRE A YVES St LAURENT

Toi qui regarde du fin fond de l’espace sidéral et de la galaxie. Toi qui pensait que la Couture était un art mineur, tu peux maintenant t’apercevoir combien tu étais petit dans cet univers, mais combien tu étais grand quand tu créais, et combien tu pouvais compter pour nous.

Nous qui t’aimions, savions déjà que personne ne pourrait te remplacer, et que les pauvres créateurs qui essaieront de te le faire souffriront terriblement.

Ton compagnon, qui reste seul, regarde cela avec mépris et souffrance, surtout en ces moments où un film sur ta vie te montre comme un dépravé sexuel, alors que ta souffrance à la création était telle, que tu ne cherchais qu’à l’oublier, qu'à te laisser aller à vivre un petit moment sans pression.

Ne te formalise pas il a essayé de faire une collection digne de ton nom,  mais malheueusement il n'y ait pas arrivé. Ne lui jette pas la pierre, il n’y a qu’un St Laurent une fois par siècle, et le chemin sera long pour atteindre ton génie. Nous pensons bien à toi qui est poussière d’étoile. Donne nous le courage de pouvoir continuer à regarder cela, car j’ai des trous noirs dans les ailes.

Il nous est doux de regarder le portrait de notre ami qui est loin : il ravive le souvenir et atténue le regret de l’absence en apportant une consolation, par ailleurs, vaine et illusoire ; mais quel doux réconfort que celui d’une lettre ! Elle nous apporte une trace concrète, un signe réel de l’ami absent ; le plaisir suprême que nous éprouvons en le voyant, sa main qui a tracé les mots sur la lettre nous permet de le retrouver

Anonymode

dimanche 28 septembre 2014

GROUND ZERO

Placée au troisième rang, derrière un poteau, je n'ai pas pu voir grand-chose du défilé "Ground Zero" qui avait lieu mardi 23 dans une galerie de la rue du Mail (2ème arrondissement). D'autant plus que les mannequins déambulaient en courant, sur une musique du DJ Kid Koala…

Alors qu'au printemps 2014, la femme du label anglais (qui existe depuis 2008) avait un look de robot romantique, elle sera en 2015 urbaine et incisive, et portera des couleurs vives et pop. La tendance est d'une part au grunge des années 90, et d'autre part, à l'univers pop de la bande dessinée. Il résulte de ce mélange des colliers tatoo à motifs barbelés (ornement largement repris sur les vêtements), des macarons sur la tête aux colorations bleues passées, des sacs bananes, des vestes chemises amples et des cropped top. Quand l'ado déjantée et rebelle croise l'univers pop, des motifs tranchants aux couleurs violentes, des éclairs émergent. Les mannequins foulent le catwalk sur des chaussures surréalistes : des sneakers revisitées et des chaussures à talons aux couleurs et traits agressifs, réalisées en collaboration avec Staccato. Les deux frères Philip et Eri Chi se sont également associés aux marques Galtiscopio (pour les montres) et Gentle Monster (pour les lunettes).

L'ensemble est peu féminin, malgré des robes particulièrement courtes, des détails tels que l'utilisation de l'organza translucide qui habille les hauts en transparence et côtoie la rigidité. De sages jupes plissées se marient également avec les tops violents. Une épaisse ceinture en vinyle souligne les tailles, évoquant une ceinture de kimono. 

Une collection pop un peu trop violente, un peu trop explosive, un peu trop grunge, que l'on s'imagine difficilement porter, mais qui a le mérite d'être particulièrement créative, originale, et de bousculer nos repères mode.

samedi 27 septembre 2014

SHARON WAUCHOB

C'est à l'Oratoire du Louvre que Sharon Wauchob a décidé de présenter sa collection de prêt-à-porter printemps-été 2015. Le défilé, qui avait lieu jeudi 25 septembre, était placé sous le signe du romantisme et de la légèreté. Pour cette collection la designer avait en tête, selon ses propos "la modernité ethnique de la fin des années 60 et du début des années 70". Cela explique l'ambiance musicale pour laquelle elle a opté pour accompagner son show : des sons des années 60-70 choisis avec son partenaire Joshua et Mode-F.

Le printemps prochain sera, selon la créatrice irlandaise, sexy mais sage : les jeux de transparence sont nombreux, les jupes sont fendues jusqu'en haut de la cuisse, les décolletés sont profonds, mais tout est dans la subtilité. Jupes et robes s'arrêtent au-dessus du genou et côtoient de sages cols lavallières. D'épais manteaux viennent casser la délicatesse des silhouettes. 

Les matières choisies sont fluides, légères, à l'image des franges présentes sur certaines tenues et qui virevoltent au rythme des pas des mannequins. La dentelle est largement présente, donnant un esprit lingerie à ces tenues. Les couleurs sobres (noir, blanc, chair, et quelques touches de bleu nuit) facilitent l'impression qu'on pourrait aisément porter ces créations dont les détails sont magnifiques.

Aux pieds des mannequins, pas de talons ! Les chaussures sont plates, qu'il s'agisse de ballerines pointues ou de spartiates montantes. La femme Sharon Wauchob passera donc l'été à plat !

Le maquillage (Shu Uemura) est nude, la coiffure simple : raie sur le côté et queue de cheval basse.
Un défilé tout en sobriété, légèreté et subtilité. Vivement le printemps prochain pour voir de telles tenues portées !

vendredi 26 septembre 2014

WEEK KEN OKADA



Japonaise diplômée du Bunka Fashion College à Tokyo tout comme Kenzo et Yohji Yamamoto. C’est en 2001 après s’être installée à Paris et avoir obtenu de prestigieux prix qu’elle crée sa marque éponyme : KEN OKADA. Elle ouvre en janvier sa boutique au 1 bis rue de La Chaise dans le 17ème à Paris.

La créatrice Ken Okada présente une collection printemps-été inspirée du film « Good Morning England », sous le signe de la rébellion, de l'audace et de la nouveauté. Une collection pop rock détonante qui marque un tournant dans l'histoire de la marque de la créatrice grâce à des tenues nuancées et avant-gardiste très inspirées par l'Union Jack.
Après le show, nous sommes partis dans les jardins du Palais Royal pour une sorte de happening ce qui était véritablement très rafraîchissant sous ce beau soleil parisien. Nous restons persuadés que Ken Okada a véritablement un fort potentiel, et que c'est une grande créatrice en devenir.

jeudi 25 septembre 2014

ALEXIS MABILLE


Fidèle à lui-même et à ses précédentes collections, Alexis Mabille, dont le défilé a été présenté mercredi 24 septembre à l'Hôtel Salomon de Rotschild, signe une collection féminine chic et désirable, mais décontractée et sport. Comme à son habitude.

Alexis Mabille revendique pour le printemps et l'été prochains une mode frivole, célébrant le sex-appeal et jouant avec la sensualité du corps féminin par des coupes très maîtrisées. L'essence même de son défilé c'est, selon ses propos, "la fraîcheur, la fluidité, la décontraction et la nonchalance d'une femme forte et assumée, terriblement française et libérée".

"Ma femme, son sport, c'est la mode !" annonce sur sa note d'intention l'un des créateurs chouchous de la nouvelle génération. Femme, sport, mode : tout tient dans ces trois mots. Cette collection d'une trentaine de modèles fait la part belle aux tenues de boxe, et plus généralement, aux vêtements de sport. Trench à capuche en fine gabardine de coton blanc inspiré du peignoir de boxeur, combi-short en drapé foulard, smoking-jogging y sont présents. 

Pour la journée, le créateur a opté pour des robes courtes ou longues, taillées dans la résille, laissant le corps quasi nu. Pour le soir, blouson façon smoking et pantalon taille haute esprit jogging en crêpe blanc sont associés.

Les matières nobles sont méticuleusement choisies : crêpe drapé, cachemires, dentelles, satin, résilles... sont agrémentés de sequins dorés ou bleus et accessoirisés de ceintures et bijoux en plexi et chaine. Côté couleurs, on trouve du bleu nuit, du bleu ciel et des nuances de blanc. Les mannequins, juchés sur des mules en plexi à talons, défilent avec un maquillage nude, les cheveux laissés détachés et lissés. Tout en simplicité.

Un défilé audacieux, réalisé avec brio, où sensualité (en témoigne la bande son diffusée lors du show…) rime avec décontracté et on a... A-DO-RÉ !

Clemode

NINA TOLENADO RICCI

Faut-il vraiment faire plaisir au nouveau Président de la Chambre Syndicale de la Couture et le féliciter pour la superbe collection Nina Ricci ? Difficile de dire la vérité quand l'acteur principal est juge et parti.

Alors, voilà l'article que j'aurais fait si j'étais un florentin, cireur de pompes.

Le groupe Puig, dirigé de main de maître par l'excellent Monsieur Tolenado, démontre une fois de plus avec cette collection que c'est le patron qui dirige et influence la stratégie de la societé.

Aujourd'hui, Nina Ricci n'a pas le label Haute Couture mais elle devrait véritablement en faire la demande car je lui décerne le diplôme d'excellence de cette Fashion Week. Simplicité, féminité, glamour, sont la marque des leaders du luxe en France. Monsieur Arnault et consors tremblaient, car les vrais du luxe sont là sous vos fenêtres, et vous comme moi, nous ne les avons pas vus venir. Ils sont les enfants des gardiens d'immeuble et des maisons de campagne de nos parents. Incroyable, non ?

J'arrête là. Je pense que tout le monde a bien compris que nous voulions juste nous amuser. Alors, maintenant, osez parler de cette collection avec les mots qu'elle mérite, au risque de se retrouver "Blacklister" pour l'ensemble des collections à venir. Allez, allez, montrez-vous les mecs. Ayez du courage. 

LES VESTALES GARDIENNES DE VIONNET

La collection prêt-à-porter printemps-été de Vionnet ressemble étrangement à ces Vestales romaines protectrices des temples des prêtres. Habillées de longues robes blanches, signe de pureté et d’esthétisme, elle défile sur le podium comme des guerrières.

Une vestale (en latin virgo vestalis) prêtresse de la Rome antique dédiée à Vesta, divinité italique dont le culte est originaire de Lavinium et qui fut ensuite assimilée à la déesse grecque Hestia. Sacrément romantique cette robe à la coupe empire et au style gréco-romain !!!

L’Antiquité s’affirme comme une influence essentielle surtout dans le costume féminin. Cette mode est typiquement française et elle s’accorde tout à fait avec la liberté des mœurs. En effet, le corps n’est plus caché. Les formes sont visibles car les tissus sont fluides, transparents. Le corps baleiné n’est plus, de même pour les paniers qui ont disparus. Les Françaises peuvent profiter des joies de la danse, leur corps étant plus libre de ses mouvements. L’anticomanie se manifeste aussi dans les coiffures « à la Titus » ou encore « à la Caracalla ».

Ce processus donne jour à ce que l’on nomme le néoclassicisme entre 1795 et 1800, grosso modo. Cette mode s’inspire de l’Antiquité gréco-romaine et se place en rupture avec le style rococo et les vêtements volumineux et sophistiqués de l’Ancien Régime. L’Antiquité est la période qui voit naître la démocratie à Athènes, la fascination pour la République romaine vient s’ajouter à cette référence et le tout nous éclaire mieux sur la fascination des nouvelles classes dirigeantes pour l’antique.

1789 les Merveilleuses se vêtent de transparentes mousselines qui ne cachent rien de leur silhouette. Ce sont des excentriques mais féminines cette fois-ci. Elles poussent juste plus loin la mode de leur temps en exagérant les nouveautés.

mercredi 24 septembre 2014

ANREALAGE

La salle Melpomène de l'Ecole des Beaux-Arts accueillait mardi, premier jour de la Fashion Week parisienne, le défilé Anrealage (contraction des mots anglais "a real, unreal, âge") qui contrastait fortement avec le cadre classique dans lequel il était présenté.
C'est le thème de l'ombre qui a été choisi pour cette collection "Shadow", tout en noir et blanc, avec des jeux de découpages, des perles, des clous, des broderies.

Les mannequins, dont les cils sont invisibles, ont pour coiffure un moule en latex blanc qui évoque une chevelure futuriste. Ces femmes, presque irréelles, portent des chaussures à talons dont l'ombre est matérialisée en une deuxième semelle noire.

Jusque là, rien de véritablement exceptionnel. Mais le créateur tokyoïte Kunihiko Morinaga, qui a lancé sa marque en 2003, a fait preuve de prouesses techniques pour l'occasion, en nous dévoilant des vêtements photosensibles, changeant de couleur pendant le défilé. Quand deux mannequins, entièrement vêtues de blanc, se dirigent vers le centre du podium, entourées par des projecteurs d'ultra-violets, on se demande ce qui va se produire. Après quelques secondes, leurs mains, qu'elles avaient plaquées sur la robe, ont laissé une empreinte blanche sur un vêtement rendu gris par cette exposition… Pour deux minutes, puisque cette teinture par procédé photochromique est éphémère. Et cette technique est utilisée à plusieurs reprises, en superposant notamment une veste ajourée sur une robe blanche qui ressort des projecteurs toute ornée de motifs feuillagés. Impressionnant !

Le créateur, diplômé de la Waseda University et de la Vantan Design Academy, avait déjà utilisé cette technique pour de précédentes collections : "Je changeais mes vêtements en rouge, en rose, en bleu. Là, je voulais créer une couleur de l'ombre", explique-t-il à l'AFP.

Pour prolonger ce défilé (dont le créateur est sorti particulièrement ému), ne reste plus qu'à visiter, jusqu'au 2 octobre, l'exposition "A Real Unreal Age in Paris", chez l’Eclaireur, 40 rue de Sévigné, 3ème arrondissement.
Une véritable démonstration technologique dont on se souviendra.

mardi 23 septembre 2014

CORRIE NIELSEN

Ambiance futuriste chez Corrie Nielsen ce matin. Elle souhaite nous faire croire qu'elle a inventé la mode du 21ème siècle. Les robes sont démesurément volumineuses : les manches se gonflent, les vestes s’ornent de dorées comme si elles voulaient cotoyer les étoiles et le soleil, les jupes prennent des allures de ressorts et les chaussures transparentes donnent le vide sidérale de la collection.

L'inspiration, c'est bien. Le spiritus (Le souffle de l'esprit divin) mais là, c'est le souffle de la pâle copie de robe qui rappelle les sculptures de Jeff Koons. Pas vraiment d'inspiration, ni vraiment de créativité. On dirait que les femmes sont mal foutues, grosses et pleines de bourrelées. Ce n'est pas trop ce que les femmes ont envie de porter et ce n'est pas vraiment prêt-à-porter. En ce qui me concerne la seule Nielsen que j'aime, c'est Brigitte pour l'instant.



lundi 22 septembre 2014

LES PETITS PIEDS DE L'OPERA

Qui n'a pas déjà rêvé de devenir un petit rat de l'Opéra, de porter un tutu rose, des pointes et de tenir le premier rôle du "Lac des Cygnes" ? A défaut de fouler les planches en chaussons de satin, vous pourrez toujours sillonner les rues parisiennes, juchée sur des chaussures Merlet. Cette maison, née il y a quarante ans, fournit l'école de danse de l'Opéra de Paris en chaussons et chaussures de danse. Et c'est désormais une collection de chaussures de ville que cette société et l'Opéra vont créer ensemble.

L'objectif est de transposer les codes de la danse dans une collection de ville unique, confortable et gracieuse. Celle-ci sera donc largement inspirée de la pointe et de la demi-pointe. Au programme : des ballerines, bien entendu, mais aussi des chaussures à talons. Agneau glacé, chevreau pailleté, velours et satin, seront travaillés dans une palette de couleurs vaste et poétique, inspirée du maquillage de scène. Du gris anthracite, du rose poudré en passant par les nudes dorés ou encore des noirs intenses seront donc proposés. Côté fioritures, la sobriété est favorisée : on se contente de quelques rubans à nouer autour de la cheville ou apposés sur les ballerines. Rien d'extravagant ou de superflu.

Petit cocorico : c'est à Verneuil-sur-Vienne, dans le Limousin, qu'un atelier a été spécialement monté par la marque pour produire cette nouvelle ligne.

La collection "Opéra national de Paris" sera disponible au printemps 2015 (on en sait, pour le moment, pas davantage sur la date de lancement), à la Galerie de l’Opéra national de Paris (Palais Garnier), à la boutique de l’Opéra Bastille, dans les grands magasins et dans une sélection de multimarques internationaux. Tarifs de 150 à 350 euros pour la cinquantaine de modèles.

Toute la féerie de la danse classique, contemporaine ou de salon réunie dans une paire de chaussures. Pour être aussi gracieuse sur scène qu'en arpentant les rues parisiennes. Pour être en somme, un petit rat… de ville !

Clemode.

dimanche 21 septembre 2014

GUCCI BY HAÎTI

Pour l'an prochain, Gucci parient sur les grandes froideurs de l'été, à en juger par la collection présentée. La femme Gucci imaginée par Frida Giannini veut "un été libre", où elles puissent exprimer sans complexe leurs désirs et leur personnalité. Le look imaginé par la créatrice rappelle celui des années 1970 avec les pantalons évasés, les chemises en soie et les gilets à long poils de chèvre. Les pantalons larges et courts portés taille basse avec des revers démesurés, dotés de gros boutons dorés, donnent aux mannequins une allure de pirates, accentuée par des jeux de lacets refermant les cols et par des vestes inspirées de la marine militaire.

Des robes en cuir ajourées et brodées, des ensembles en soie douce aux imprimés exotiques et scintillants, des robes au décolleté plongeant fendues sur le devant. La touche Gucci est perceptible partout, du petit foulard enroulé autour du cou aux sacs en bandoulière aux iconiques couleurs de la maison.

La collection de Stella Jean joue sur les mélanges détonants paillettes et broderies tridimensionnelles. La styliste, née de père turinois et de mère haïtienne, qui s'impose depuis quelques saisons comme une valeur montante du "Made in Italy", livre ici une collection époustouflante, puisant avec force dans ses racines maternelles. Mais un été bien froid chez gucci : bien bien froid ...

jeudi 18 septembre 2014

PRESTIGE FRANCE

Près d’un an après les Etats-Unis, Amazon lance sa boutique Beauté Prestige en France ; un espace consacré aux marques de cosmétiques et de parfumerie haut de gamme.

"Nous savons que les clients, qui achètent des cosmétiques, souhaitent trouver des marques de luxe sur Amazon. Pour cela, nous avons créé un point de vente unique mettant en valeur des gammes de luxe et permettant ainsi aux clients de découvrir ces marques, de suivre les tendances ou de mettre en place des rituels beauté" explique Xavier Garambois, le vice-président Europe du retail Amazon. Cette boutique en ligne s’articule autour de cinq univers que sont les parfums, les soins de la peau, la coiffure, le maquillage et les accessoires et propose pour son lancement plus de 40 marques.

Parmi elles, seize marques hexagonales comme "L’Artisan Parfumeur", "Codage" ou encore "Une nuit à Bali". Des noms déjà présents dans les parfumeries sélectives françaises qui se retrouvent face au géant américain du e-commerce.  Car, en plus de sa politique de prix, Amazon dispose d’un large panel de services comme la possibilité de regrouper dans son panier l’ensemble des achats effectués sur le site ou de se faire livrer en un jour ouvré grâce au programme Amazon Premium.

Et, pour séduire les griffes haut de gamme, Amazon offre avec Beauté Prestige un écrin soigné enrichi d’un contenu rédactionnel assez dense : lookbooks tendance, tutoriels, histoire des marques...

mercredi 17 septembre 2014

ARCHI DIORISSIMO

Lors de la dernière Fashion Week automne-hiver 2014-2015, Victoire de Castellane, à la tête des collections de joaillerie pour la maison Christian Dior depuis 1998, dévoilait une nouvelle gamme en hommage à la haute couture : "Archi Dior". "J’ai voulu créer des pièces comme les robes que Christian Dior pensait en architecte, comme si les bijoux étaient des tissus sculptés, volantés, plissés, ceinturés, drapés…", confie la créatrice. Cette dernière délaisse pour l'occasion le vocabulaire végétal qui lui est familier, pour en utiliser un tourné vers l'architecture.

Cette collection, qui a suscité l’étonnement lors de sa première présentation, est visible depuis quelques jours à la Biennale des Antiquaires.

Avec ses volumes travaillés et ses couleurs vives, la nouvelle gamme est sophistiquée, originale et raffinée. Elle sort des sentiers battus en révélant une architecture complexe, où les moindres détails sont travaillés. Les joyaux offrent des plissés précieux, des ceintures de pierreries, des volants… tels des robes de bal taillées dans des tissus légers. La haute couture est ainsi retranscrite en métaux et pierres précieuses. On a alors une réinterprétation joaillière des silhouettes de Christian Dior qui elles, étaient inspirées de l'architecture.

Bagues, colliers, boucles d’oreilles et manchettes sont faites de joyaux précieux tels que des émeraudes, des saphirs pourpres ou encore des diamants jaunes. Les nombreuses pièces et lignes qui composent cette collection portent le nom, soit de défilés de la maison Dior (comme "Corolle", le premier défilé de Christian Dior en 1947), soit de tenues mythiques ("Verticale", "Ailée", "Trompe l'Œil"…) de l’enseigne.

Pièces phares de la collection "Archi Dior", la manchette et la bague "Bar", dont le nom rappelle celui du tailleur mythique imaginé par Christian Dior en 1947. Le bracelet est composé de plus de 4 500 pierres. Saphirs roses et violets, émeraudes, grenats demantoïdes et tsavorites, spinelles et diamants montés sur de l'or blanc forment un ensemble extraordinaire de 16,04 carats.

Victoire de Castellane signe une fois de plus une collection… brillante ! …où le tissu est remplacé par le métal et les broderies par des pierres précieuses... "Certaines pièces imitent le mouvement du bas d’une robe qui se soulève au rythme des pas d’une femme", affirme Victoire de Castellane. "Ce sont des bijoux qui défilent comme des robes de bal", poursuit-elle.

A admirer jusqu'au 21 septembre au Grand Palais, à l'occasion de la 4ème participation de Dior à la Biennale des Antiquaires.

Clemode

mardi 16 septembre 2014

ROOSEVELT L'OPIUM DU PEUPLE

A l’occasion du lancement de la nouvelle fragrance d’Yves Saint Laurent, "Black Opium", Métrobus privatise, scénarise et redécore la station de métro Franklin D. Roosevelt sur les Champs Elysées. Depuis le 4 septembre, et ce, pour encore quelques jours (jusqu'au 17), le design de cette station de la ligne 1 a été revu. Grand spectacle au programme : les deux quais sont entièrement décorés, le nom de la station est relooké aux couleurs du nouveau parfum : noir et violet. Des affiches exposent le parfum. Le sol est momentanément noir pailleté, comme le flacon du parfum. L'éclairage, quant à lui, se décline dans des tonalités rosées ; de quoi chasser la grisaille habituelle du métro parisien !

Le film publicitaire de la marque, réalisé par David Wolf (réalisateur du court métrage d’horreur, "The Shoes - Time to Dance"), et utilisant la chanson "Jungle" d'Emma Louise, est diffusé sur les dix mobiliers numériques des quais et les deux écrans situés au haut des marches donnant accès à la station. Le scénario de ce clip est le suivant : une jeune femme se réveille la nuit, cherche quelque chose sur sa table de chevet qu'elle ne trouve pas. Paniquée, elle sort et se retrouve seule dans la ville. Elle court, se rend chez un homme, et alors qu’il s’apprête à l’embrasser, elle lui dérobe le flacon qu’il tient dans ses mains. Elle s’appuie contre le mur et l’odeur du parfum qu’elle vaporise lui apporte un soulagement immédiat. Comme une toxicomane qui retrouve une drogue dont elle a été privée un temps.

Pourquoi avoir choisi le métro pour un tel spectacle ? Peut-être parce qu'un passage du clip présente la jeune femme (le mannequin Edie Campbell) courant dans un tunnel qui pourrait évoquer le métro. Mais, c'est certainement surtout parce que cette station se trouve sur les Champs Elysées et que la ligne 1, avec 250 000 voyages chaque jour, est la plus fréquentée du métro parisien. L'impact a ainsi des chances d'être énorme, tant la visibilité est optimale... Avec une telle stratégie, Yves Saint Laurent Beauté voit les choses en grand.

Clemode

lundi 15 septembre 2014

DEUX MANNEQUINS POUR UN PARFUM

La très anglaise maison Burberry a réuni deux mannequins tout aussi British (par leurs origines, leur caractère, leur look rock et leur excentricité) : Cara Delevingne, le top le plus en vue du moment et Kate Moss, la légendaire "Brindille". Régulièrement comparées et photographiées chacune de leur côté pour des défilés et campagnes Burberry (Kate depuis plus de dix ans et Cara depuis 2010), les deux femmes de 22 et 40 ans posent pour la première fois ensemble sur une campagne publicitaire. Elles incarnent le nouveau parfum, "My Burberry". Elles apparaissent dans un spot vidéo de 30 secondes filmé par Mario Testino, dans lequel les deux femmes sont souriantes, détendues et particulièrement proches. 

L'histoire a été filmée par Mario Testino. Côté bande-son, Jeff Beck et Joss Stone reprennent l’iconique "I Put a Spell on You". Elles posent, complices (même si beaucoup de magazines laissaient croire à une certaine rivalité entre elles), joue contre joue, assises sur un flacon de parfum géant. Elles sont habillées simplement de sandales minimalistes à talons et d'un trench "Sandringham Heritage" couleur miel, à coupe slim et ajusté à la taille. Les deux mannequins sont maquillées de façon très naturelle par Wendy Rowe. Elles sont aussi magnifiques l’une que l’autre, tant et si bien qu'il est presque difficile de remarquer l'écart d'âge entre elles (18 ans, tout de même !). Merci Photoshop !?

En plus de cette vidéo en noir et blanc, une série de photos des coulisses du tournage a été prise par Mario Testino. Accro aux réseaux sociaux, la jeune Cara Delevingne avait dévoilé en mars dernier sur son compte Instagram, un cliché réalisé en compagnie de son ainée. Cette dernière a d'ailleurs confié avoir vécu un moment inoubliable : "Kate a une telle présence et elle possède un style incroyable. Elle a aussi beaucoup d’humour. Nous nous étions rencontrées plusieurs fois avant de travailler ensemble sur le shooting donc je savais que nous allions beaucoup nous amuser et que les photos seraient superbes. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour Kate". Elle ajoute : "Pour moi, c'était tellement incroyable de travailler avec Kate, c'était ma première fois. Même si je la connais depuis un certain temps, je ne l'ai jamais vu à l'œuvre. […] Sur le plateau, elle est tout simplement incroyable et encore plus magnétique, tout le monde la regarde". Pour la Brindille, tourner avec Cara et Mario Testino, était magique : "Il a cette capacité de capturer la vraie histoire, ce qui porte le peuple et ses sujets à la vie de manière simple, belle et sexy". "Avec ce tournage, il a juste voulu capturer Cara et moi aussi naturellement que possible. [...] Cara dégage une incroyable énergie et nous avons rebondi l'une sur l'autre, et je savais que Christopher Bailey et Mario, créeraient à eux deux quelque chose de vraiment spécial et emblématique", ajoute-telle.

Cette fragrance est "un classique intemporel". Il doit son nom à la manière affectueuse dont les gens évoquent leur trench-coat de la marque. Le manteau iconique a également inspiré le flacon : bouchon en corne rappelant les boutons orignaux, nœud en gabardine anglaise (tissu inventé par Thomas Burberry en 1879), coffret couleur trench, doublé du fameux motif check. Christopher Bailey (nouveau directeur général de la création de la maison) le confirme : ""My Burberry" est l’incarnation de la marque, en termes de senteur, de design et d’attitude. Un parfum qui s’inspire de l’iconique trench Burberry doit être exceptionnel à tous les niveaux".

Le parfum, un floral contemporain, est signé Francis Kurkdjian. Il rappelle l'odeur si particulière d’un jardin anglais après la pluie. Pétales de gesse (une sorte de pois de senteur), bergamote, géranium, coing, freesia, roses et patchouli composent cet élégant jus, lumineux et optimiste. "C’est le compagnon idéal du trench Burberry", selon le parfumeur qui l'a créé.

Le flacon est disponible en 30, 50, 90 et 900 ml, sur internet et en boutique, depuis le début du mois. A partir de 55 euros. Il se décline également en huile de douche, brume hydratante pour le corps, déodorant frais et savon de bain.


Pour pouvoir avoir YOUR Burberry, la marque vous offre la possibilité de faire graver dessus jusqu'à 3 initiales. So British, so chic, so Burberry !

dimanche 14 septembre 2014

ZANG DE TOI


La Fashion Week de New York a été l'occasion pour Zang Toi de fêter ses 25 ans de carrière. Le 9 septembre 2014, il a célébré ce quart de siècle au Lincoln Center en proposant un défilé prêt-à-porter 2015 particulièrement réussi. Le designer d'origine malaisienne nous a proposé l'un de ses défilés les plus glamours. Le nom choisi pour cette collection : "Une vie privilégiée : le Rêve Américain". Un nom particulièrement à propos pour cet artiste qui est l'un des premiers designers asiatiques à être mis en vedette par l'éditrice renommée de "Vogue", Anna Wintour (dès mars 1990). Mais son talent est aussi reconnu par "Vanity Fair", "Time", "Newsweek", "The New York Times", "Financial Times" qui n'hésitent pas à le mettre en valeur et à louer ses compétences. Il a même été cité par le Vivid Magazine (édition de juin-juillet 2011) comme étant l'un des 8 sino-américains les plus influents. Et on ne compte plus le nombre de récompenses qu'il a reçues depuis ses débuts !
Ce créateur qui a non seulement habillé Sharon Stone, Elizabeth Taylor, Farrah Fawcett, Kristie Alley, Patti LaBelle, Gong Li, Eva Longoria, Fergie des Black Eyed Peas et Heather Graham, a aussi créé la garde-robe de Melinda Gates. Son talent n'est donc plus à démontrer !
Zang Toi confiait, il y quelques semaines, qu'il était "ravi de collaborer avec la Fashion Week et de partager la joie de [son] 25ème anniversaire - ça va être une extraordinaire soirée de mode et d'amusement".
Le défilé de cette année était accessible au commun des mortels (ou presque) puisque des tickets VIP étaient disponibles à la vente. Parmi les invités, Andre Leon Tally, Whoopi Goldberg, Cynthia Bailey, Vincent DePaul, Nigel Barker et sa femme, Cristen Barker. Alors qu'ils gagnaient leur place pour assister au défilé retentissait le "National Anthem" de Lana Del Rey. Puis, les lumières se sont tamisées et un ensemble en crocodile fit son apparition au son d'"American Woman" de Lenny Kravitz. Après les premières tenues en noir et blanc, viennent celles à rayures rouges et blanches, avant que le violet et le vert ne soient mis à l'honneur.
Connu pour ses tenues de soirée où fourrures de renard, plumes d'autruche, perles, les modèles présentés cette fois-ci sont à la hauteur des précédentes collections. Les robes de soirée qui clôturent le défilé tranchent particulièrement avec les tenues précédentes, à tendance streetwear, décontractée. En effet, "American Starlet" est une robe noire à perles et orchidées violettes, bien loin des premières robes à rayures vues auparavant. Quant à "All American Stripe", il s'agit d'une robe très volumineuse, blanche et noire, taille Empire, ornée de chevrons. Elles soulignent toujours la beauté des formes féminines et sont faites des matériaux les plus luxueux. 
En clôture du défilé, le créateur s'est vu offrir un gâteau d'anniversaire, accompagné d'un "joyeux anniversaire" des invités et mannequins. 25 années de carrière…et encore bien d'autres, nous l'espérons !

jeudi 11 septembre 2014

CHRISTIAN SIRIANO

Christian Siriano sait donner aux gens ce qu'ils veulent. Pour les accros des média sociaux, il avait une de ses plus grandes fans sur Instagram. Sur les places du devant, il y avait Lindsey Vonn, Amy Schumer, Jada Pinkett Smith, Coca Rocha, Mena Suvari, Willow Shields et Uza Abuda.

Siriano est connu pour être un peu mélodramatique. Il commença par une série de modèles en blanc, l'accent étant mis sur la texture et la silhouette. Découpées au laser, les jupes crayons, gros tricots et les jupes en raphia ont fait fureur. L'ensemble est très très féminin.

Le meilleur du show est probablement la robe N 39°: une robe de cocktail avec manches et une jupe. L'aspect final est une blouse de cristal et un pantalon très épuré. 

mercredi 10 septembre 2014

ARTIFICIEL POUR LA MODE, UN PLEONASME

La société IBM travaillerait avec des spécialistes de la mode pour mettre son programme d'intelligence artificielle au service des fashionistas. Après sa participation à la Fashion Week de Melbourne, IBM s'intéresserait, plus largement, au prêt-à-porter.

Déjà utilisé dans le domaine de la recherche scientifique et médicale, le programme d'intelligence artificielle d'IBM pourrait faire son entrée dans le milieu très huppé de la mode. L'objectif : aider les clients à "mieux s'habiller". Une police de la mode qui a fait ses premiers pas à la Fashion Week de Melbourne ce 2 septembre.  

Pour IBM, les clients s'attendent à recevoir des conseils personnalisés des marques, en ligne et en magasin, et veulent donc développer ces interactions. Ainsi, à partir des fluctuations de la mode recensées sur les réseaux sociaux, de l'humeur du client et de ses achats précédents, l'application Watson devrait être en mesure d'apporter une expertise personnalisée au client, tout en s'assurant qu'il colle à la tendance. Le 2 septembre, Keith Mercier, responsable de Watson, était d'ailleurs présent lors de la Fashion Week australienne où il a présenté le concept aux grands noms de la mode.

Concernant la France, le niveau intellectuel de nos élites ne permet pas de faire fonctionner le programme chez les Français qui ont 35 ans de retard sur les media sociaux.

mardi 9 septembre 2014

VICTORIA BECKHAM


Victoria Beckham ouvrait dimanche 7 septembre, le quatrième jour de la Fashion Week de New York. La créatrice présentait ce jour-là, dans l'immeuble Cunard, à deux pas de Broadway, sa collection printemps-été 2015. Après neuf saisons de défilés, la britannique de 40 ans est désormais considérée dans le milieu comme une créatrice chevronnée. Celle qui s'apprête à ouvrir sa première boutique à Londres (Dover Street) recevait pour l'occasion le soutien de sa famille. Elle était accompagnée de son fils aîné Brooklyn, 15 ans et apprenti mannequin depuis l'an dernier, et de son mari, assis au premier rang, entre Anna Wintour et Grace Coddington, respectivement rédactrice en chef et directrice artistique du Vogue US.
Bien qu'absents, ses trois autres enfants (Romeo 11 ans, Cruz 9 ans et Harper 3 ans) lui avaient auparavant adressé un adorable message de soutien que l'ex-chanteuse n'a pas manqué de poster sur Facebook.

Ce qu'on retient de ce défilé ? Les influences multiples : à la fois militaires, safari, minimalistes, graphiques. Les silhouettes jouissent ainsi d’une élégante rigidité, avec des épaulettes prononcées, des poches frontales, de gros boutons. Les couleurs mises à l'honneur sont le beige, le noir, le blanc, le grenat, le kaki avec une petite touche de jaune poussin et de rose dragée. Les seuls imprimés utilisés sont des fleurs (qui rompent avec l'austérité globale), et des rayures graphiques. Quelques accessoires accompagnent ces tenues : de larges ceintures en cuir, un sac seau en peau de crocodile ou une manchette.

Pour accompagner ces vêtements, Victoria Beckham présentait pour la première fois une collection de chaussures qui a animé les conversations des fans, au sortir du défilé. A notre grande surprise, pas de stilettos aux talons vertigineux, qu'apprécie particulièrement la créatrice mais, des mocassins à bouts (très) pointus en cuir imprimé léopard ou brodés de fleurs, et des sandales à plateformes XXL. Selon les confidences de Vic' au "Daily Mail", la femme de la saison printemps-été 2015 sera "cool et confiante - aussi à l’aise dans des chaussures à bout pointu qu’en plateformes". Elle poursuit en expliquant : "J’ai dessiné les chaussures du défilé sous mon nom dans mon atelier de Londres pour la première fois. […] Créer tous les éléments de la collection sous un seul toit m’a permis de compléter et renforcer la silhouette". 

Les mannequins, peu connues, portent un maquillage nude (exécuté par Pat McGrath), les sourcils épais et bien arqués, la bouche rosée, moirée. Côté coiffure, l'idée de Guido Palau a été de jouer la surbrillance sur les longueurs, via une bonne dose de gloss capillaire. Tout simplement.

La volonté de Victoria Beckham avec cette collection était de "créer un uniforme éclectique, pour une garde-robe exacte mais portable, qui incarne l’évolution de la collection. C’est la femme comme je l’imagine : assez masculine, des talons plus lourds, plutôt stricte, mais avec des fleurs pour parfumer la collection". C'est, selon ses propos, l'ouverture prochaine de sa nouvelle boutique londonienne qui l'a "inspirée et poussée à [se] concentrer sur l’ADN de [sa] marque, plus que jamais". Il s'agit d'une collection urbaine chic, dans la veine du style Yves Saint Laurent, mais qui manque d'un peu de piquant.

Le défilé ne proposait pas la moindre tenue destinée aux tapis rouges, même si la créatrice a précisé qu’il y aurait des robes de soirée dans la collection "commerciale".

A l'issue du show, Victoria, s'est brièvement présentée aux invités, perchée sur des Manolo Blahnik, avant de se rendre au restaurant "Balthazar" pour un déjeuner en famille où ses parents, Jackie et Tony Adams, étaient aussi présents.

Une collection à la féminité toute en retenue qui contraste avec le bombardement de couleurs et de motifs déversés le même jour par DKNY sur la Fashion Week !

Clemode

lundi 8 septembre 2014

UN BEAU COIN AU PENINSULA

Ouvert depuis un peu plus d'un mois, le nouvel Hôtel Peninsula de Paris a su proposer à sa clientèle haut-de-gamme un vaste choix de produits luxueux, mis en vente dans différentes boutiques. Parmi elle, le magasin multimarques de bijoux joaillerie et haute-joaillerie, Arianna Fine Jewelry. C'est ici que les créations exceptionnelles de l'italien Roberto Coin (sacré meilleur joaillier italien et troisième meilleur joaillier international en 2002) sont exposées, au sein de deux vitrines dédiées à des pièces de collection exclusives. Parmi ces pièces, un superbe tour de cou en or blanc 18K entièrement serti de diamants noirs et blancs, de saphirs d'une extrême pureté et de rubis. L'ensemble représente un Cobra Royal de plus de 100 carats de pierres précieuses. Le dessous du serpent a été repercé en nid d’abeille, de sorte que la lumière puisse passer et faire étinceler les diamants…

Pour célébrer en février 2013 le passage, selon le calendrier chinois, à l'année du serpent, Roberto Coin avait créé pour l'occasion une parure composée de deux pièces autour du Cobra Royal. Ce reptile, symbole de sagesse et de réflexion devenait ainsi le sujet d'un bracelet trois tours et d'un collier assorti. Le créateur réaffirme de cette façon son profond attachement au monde animalier et à l'astrologie (en 2012, année du dragon, il avait déjà créé des bijoux représentant des chimères chinoises), comme inépuisables sources d’inspiration.

Rendez-vous au rez-de-chaussée du 19 Avenue Kléber, dans le 16ème arrondissement de Paris pour admirer les créations de Roberto Coin ainsi que ce Cobra Royal, pièce phare de la boutique. Un serpent qui vaut de l'or…

dimanche 7 septembre 2014

MONIQUE LA LUMINEUSE !

La Fashion Week printemps-été 2015 bat son plein depuis jeudi dernier à New-York. 270 défilés et présentations se succède sans relâche.
C'est ce vendredi 5 septembre que Monique Lhuillier a dévoilé sa collection, au Lincoln Center. La créatrice de 43 ans, plus connue pour ses robes de mariée, ne limite pas ses talents à ce domaine puisqu'elle travaille également pour les arts de la table, les parfums d'ambiance, la papeterie haut-de-gamme, ainsi que le prêt-à-porter.
C'est un soleil couchant qu'elle a admiré lors d'un voyage récent à Harbour Island (Bahamas) qui l'a inspirée pour sa collection de prêt-à-porter 2014-2015. "Quand le soleil s'est levé sur l'océan, le ciel prit de jolies nuances rosées et lavande, et cela se reflétait sur l'eau".

"Je voulais insuffler cet éclat dans chaque pièce". C'est donc tout naturellement qu'elle a baptisé cette collection qui fait rimer féminité et féérie, "Luminous Sunrise". Les tons pastels sont donc favorisés. Rose pâle, corail, vert menthe, bleu ciel, lavande, jaune pâle sont au rendez-vous, évoquant les premiers moments de la journée. Selon le "Pantone Fashion Color Report Spring 2015", ces couleurs qui rappellent la nature sont particulièrement dans la tendance.
Monique Lhuillier imagine des silhouettes féminines et sophistiquées, joue sur les longueurs (court, au genou, mi-molet ou long), les volumes et les textures avec des matières gaufrées, des pièces lisses, des couleurs métallisées (qui donnent une touche de modernité), des sequins, des fleurs, des superpositions de tulle qui cohabitent parfois sur une même tenue. La taille est souvent marquée et le bustier est mis à l’honneur. Outre ces magnifiques robes, la créatrice nous propose des shorts et bermudas larges. Quelques fentes, de la transparence apportent une bonne dose d'audace à ces tenues. Côté robe de princesse contemporaine, Monique Lhuillier confirme sa réputation : modèle court à sequins ou longue robe violette en dentelle, le cru printemps-été 2015 clôt remarquablement le défilé.
Les mannequins déambulent mains dans les poches, le visage éclairé et leurs cheveux lisses calés derrières les oreilles. Une attitude naturelle qui ne fait pas d’ombre aux vêtements qu'elles présentent.
Tout près du podium, Jennifer Morrison, Jamie Chung, Taissa Farmiga, Hannah Simone et Sophia Bush ont su apprécier le travail de la créatrice, dont le défilé s'est achevé par une pluie de fleurs en papier et de paillettes, atteignant même les invités. La soirée s'est ensuite poursuivie pour les plus chanceux (parmi eux Brad Goreski et Jennifer Morrison) autour d'un dîner. Monique Lhuillier a profité de ce repas pour remercier son associé, mari de longue date et père de ses enfants, Tom Bugbee, avant de préciser que la mode ne faisait pas tout et qu'il y avait d'autres choses qui comptaient pour elle…
Cette collection de prêt-à-porter d'une quarantaine de pièces est tout aussi sublime et irrésistible que celle que réserve la créatrice aux futures mariées… On a hâte d'en voir des modèles sur tapis rouge !
CLEMODE







jeudi 4 septembre 2014

UN VENT DE FOLIE

Au printemps dernier, la maison Annick Goutal rééditait, pour notre plus grand bonheur, "Mon Parfum Chéri". C'est maintenant une nouvelle fragrance que l'on attend avec impatience pour le 1er septembre. "Vent de Folie", c'est son nom. Il s'agit d'un floral fruité (notes d’hédione, d'orange sanguine, de géranium rosa, de musc blanc et d'écorce de cèdre, avec cassis et framboise en notes de tête) créé par Camille Goutal, la fille de la fondatrice de la marque, et Isabelle Doyen. Aérienne, empreinte de vivacité et de légèreté, cette senteur pétillante laisse derrière elle un doux voile poudré. 

Les deux femmes, pour créer ce nouvel opus, se sont inspirées de New-York, de son effervescence, du vent de liberté qui y souffle. Une fleur dans la ville, une jeune femme audacieuse, optimiste et spontanée, virevoltant dans les avenues rectilignes et les tours de verre de la Big Apple, dépassant les frontières du convenu pour embrasser la vie, voilà ce qui a inspiré les deux créatrices.
Le flacon qui renferme ce parfum urbain est caractéristique de la maison Annick Goutal : en verre, à godrons et ruban ivoire, il est surmonté d'un bouchon doré. Mais les plus chanceuses pourront s'offrir l'une des 150 Flacons en édition limitée. Ces flacons exclusifs, numérotés et signés sont customisés d'éclaboussures de peinture, tout comme l'emballage qui les accompagne. C'est Natsty, graffeur français qui expose depuis 1988 ses œuvres le plus souvent produites sur des plaques en émail de la RATP qui a réalisé ces éditions "By Nasty". Celles-ci seront mises en vente dans certaines boutiques de la marque (place Saint-Sulpice, rue de Castiglione), ainsi que quelques exemplaires sur le site officiel de la marque.
C'est ce même street artist qui a, pour l'occasion, repensé 13 boutiques françaises de la griffe, que l'on pourra admirer au même moment. Il a pour cela été chargé de créer des fresques, d'imaginer la scénographie de ces vitrines.
Pour cette brise new-yorkaise, compter à partir de 74 euros pour l'édition basique, en flacon de 50 ml.

mercredi 3 septembre 2014

COOL- LABORATION

Nouvelle cool-laboration entre Converse et Missoni. Au printemps dernier, le label américain Converse s'associait à Maison Martin Margiela pour des créations très couture. La marque fait aujourd'hui appel, pour la neuvième fois en 4 ans, à la griffe italienne Missoni. Le résultat ? "Quick Strike", une collection capsule inédite pour l'automne-hiver 2014-2015.
Lors des huit collections déjà parues, le fameux tandem italo-américain avaient orné les modèles iconiques de Converse de maille ou de laine tricotée. Cette fois-ci, l'option s'est portée sur l'ultra graphique. Les mythiques Chuck Taylor All Star, incontournables depuis leur création il y a près d'un siècle (en 1917), sont parées des  zig-zag emblématiques de la griffe de prêt-à-porter d'Ottavio Missoni et Rosita Jelmini. Ces motifs d'inspiration aztèque et à connotation estivale permettent de prolonger l'été, runnings aux pieds. Portées avec un jean, un tshirt blanc et une veste en cuir, ces it-shoes nous donnerons l'impression d'être encore un peu en vacances…
Déclinées en version haute et basse, pour homme et pour femme, ces éditions limitées en toile sont disponibles en 6 modèles. Version rock en noir et blanc, bohème en multicolore ou carrément pop en noir et turquoise, ces modèles qui ont déjà tout de must-have sauront illuminer nos pieds sous le ciel gris de l’hiver.
Etre couture et streetwear pour 85 ou 90 €, c'est donc possible ! Pour cela, filez dès à présent dans l'un des points de vente exclusifs (tels que Colette, Starcow et Le Bon Marché à Paris, Allan Joseph à Marseille ou Summer et Heritage à Lyon) ! De quoi démarrer la rentrée du bon pied !

Clemode

mardi 2 septembre 2014

FEMME MODE D'EMPLOIS

Déjà les Égyptiennes recourent aux cosmétiques 2 500 ans avant Jésus-Christ, tandis que les Crétoises, à la même période, portent des dessous ressemblant un peu au corset. Ce dernier connaîtra, d’ailleurs, un règne florissant au moins six siècles durant, étranglant telle partie du corps, comprimant telle autre, rembourrant une troisième pour modeler la femme selon les fantasmes de l'époque. Bref, la recherche de la beauté idéale n’a rien d’une quête nouvelle pour la gente féminine si l’on jette un rapide coup d’oeil en arrière.

Depuis l’Antiquité, les médecins ont tendance à considérer les femmes comme des mâles manqués puisqu’elles ne possèderaient aucun organe en propre, mais seulement de pâles répliques. Dans son traité sur "Les maladies des femmes", 400 ans avant Jésus-Christ, Hippocrate, le célèbre praticien grec, décrit le corps féminin comme fait « d’une chair plus lâche et plus molle que l’homme ».

Éternelle enfant, cette femme devra donc être protégée tout au long de sa vie, et ne pourra exercer son libre arbitre. Au XVIIIe siècle, le discours médical change, mais les préjugés demeurent. Il s’agit alors au contraire d’établir des différences physiologiques très claires entre les deux sexes. Les anatomistes considèrent, par exemple, le crâne féminin plus petit tandis que le bassin féminin serait beaucoup plus large. Ils ne voient donc le corps féminin que sous l’angle de la maternité.

En fait, cet idéal femme plantureuse, capable d’enfanter une nombreuse marmaille, s’affiche dès le XVIe siècle sur les murs des châteaux et des palais. Les toiles des grands maîtres jouent alors le rôle de panneaux publicitaires du temps. Le peintre flamand Rubens met à la mode des beautés souvent obèses à nos yeux, peut-être pour mieux souligner l’opulence des Pays-Bas après cinquante ans de guerres civiles et religieuses.

L’Italie, elle aussi puissante et riche, lui emboîte le pas alors que l’embonpoint témoigne de la fortune des oisifs, libres de s’adonner aux plaisirs de la table et débarrassés des tâches physiques. Selon les canons en vogue, à cette époque, la femme idéale possède des hanches plus larges que les épaules, afin notamment de souligner la finesse de sa taille surmontée d’un fort buste, comme le rappelle Philippe Perrot : Le travail des apparences ou les transformations du corps féminin au XVIIIe – XIXe siècles. Pour parvenir à se conformer à cette mode, les femmes doivent porter une véritable armature, soit un corset.

La description de ces corsets faits en toile piquée, en bois, en laiton, en fer, en argent, selon l’époque et les moyens financiers de sa propriétaire, fait parfois frémir. Entre le vertugadin qui fait bouffer la jupe, la basquine qui étrangle la taille en faisant saillir des seins toujours prêts à s’échapper du corsage et l’utilisation de paniers de plusieurs mètres de circonférence pour donner des hanches démesurées, la silhouette semble enfermée dans une véritable prison.

La mode d’alors se moque bien des côtes brisées ou des évanouissements à répétition des dames de la noblesse, en mettant l’accent, pendant plusieurs siècles, sur l’opulence des hanches et des seins. Ils sont autant de signes triomphants de la maternité.

Selon l’ethnologue Suzanne Marchand, il existe un lien indéniable entre la mode vestimentaire et le degré d’autonomie des femmes. « Au cours de l’histoire occidentale, les rares périodes où l’idéal de beauté correspondait assez fidèlement aux proportions naturelles du corps féminin semblent aller de pair avec une participation active des femmes à la vie sexuelle et politique » explique-telle. « Le respect des lignes naturelles du corps traduit l’aspiration à un monde idéal et égalitaire », remarque l’ethnologue.

Il faut attendre les années folles au lendemain de la Première Guerre mondiale pour que les normes en matière d’image corporelle féminine changent radicalement, grâce notamment à l’abandon du corset. L’usage de ce lourd appareillage ne convient plus à des femmes qui doivent remplacer à l’usine ou aux champs les hommes partis se battre.

En 1917, l’industrie de guerre américaine lance un appel aux Américaines pour qu’elles renoncent à acheter des corsets à baleine d’acier afin de récupérer ce métal. 28 000 tonnes d’acier seront ainsi économisées, de quoi construire deux navires de guerre ! Ce changement de formes féminines a bien sûr des répercussions immédiates sur le vêtement.

L’historienne de la mode, Catherine Ormen, raconte que ainsi débarrassée du corset, la silhouette de la femme devient tubulaire et que « la haute couture impose la ligne tonneau en 1916 qui dissimule les rondeurs ». Peu à peu, les couturiers dévoilent des parties du corps jamais montrées, la cheville en 1916, et même le mollet dès 1918.

Dans son passionnant essai "Rouge à lèvres et pantalon", Suzanne Marchand raconte comment au Québec l’industrialisation et l’arrivée des premiers magazines féminins, ainsi que celle des vedettes féminines des films américains contribuent à la mise en place d’une nouvelle norme esthétique. Désormais, il faut être mince et non plus bien enrobé. « C’est prouvé qu’on peut s’offrir des aliments plus fins (poissons, légumes verts, fruits) moins caloriques et surtout plus chers, précise l’ethnologue. C’est aussi démontré qu’on dispose de moyens nécessaires pour consacrer une partie de son temps à l’exercice physique. En somme au XXe siècle, la minceur est un luxe qui symbolise le prestige social. »

Lyne Mongeau, conseillère scientifique à l’unité des habitudes de vie de l’Institut national de santé publique du Québec, abonde dans le même sens, elle qui a récemment tracé un portrait de l’évolution des régimes alimentaires pour rédiger sa thèse de doctorat portant sur le programme "Choisir de maigrir" qu’elle a fondé. La chercheuse a ainsi constaté que certains médecins suggèrent aux femmes de moins manger dès le XVIIIe siècle, mais que ce diktat alimentaire devient véritablement une norme au XXe siècle. À la même époque, les femmes consultent régulièrement leur gynécologue. « L’abandon du corset joue aussi un rôle pour atteindre cet idéal de minceur », explique-telle. « Les femmes tentent en effet de modifier de l’intérieur un corps aux formes soulignées par le vêtement. D’autant plus que les préférences des couturiers et des designers ne vont pas nécessairement vers les rondeurs. »

La suite plus récente, on la connaît. Le retour des femmes aux poitrines proéminentes dans les années 50 comme Marilyn Monroe, Jane Mansfield, les Bunnies, souvent vêtues de bustiers et de guêpières marquant leur taille.

L’aube des années 70 et le mouvement hippie, voient les femmes se débarrasser des gaines et soutiens-gorge pour afficher librement leur silhouette. Bienvenue maintenant dans le troisième millénaire, où la courbe en S a la cote.

Une femme élancée et mince arbore une poitrine et des fesses plantureuses. Un idéal bien difficile à atteindre, même avec la meilleure volonté sportive, ce qui ouvre la porte à la chirurgie esthétique.

« Autrefois les femmes portaient des corsets, aujourd’hui elles se font opérer » conclut Suzanne Marchand un peu tristement.

Après le Botox, la liposuccion, la pose d’implants, etc., pouvons- nous même imaginer à quoi les femmes devront se soumettre pour correspondre aux critères de beauté définis par l’industrie ?

lundi 1 septembre 2014

LE LUXE BY CANAL LUXE

Jusqu’au début des années 1970, les entrepreneurs du secteur s’affirment comme de véritables capitaines d’industries du luxe. Le terme n’est pas nouveau, mais il est revendiqué de façon nouvelle et osée puisqu’il suppose l’alliance de deux idées totalement antinomiques. Le luxe incarne la tradition, le savoir-faire, les matières précieuses. Il symbolise la rareté et la cherté. Il appartient aussi, surtout pour la couture, à un monde encore très largement artisanal qui s’appuie sur un vaste réseau de fournisseurs, souvent uniques. Le plus célèbre d’entre eux est sans doute le brodeur parisien Lesage, encore aujourd’hui en activité.

De nombreux autres métiers contribuent aussi à la haute couture : des modistes aux plumassiers, des fabricants de boutons ou d’éventails… L’industrie, surtout en ces temps de développement économique fort, évoque au contraire la production en séries les plus longues possible, la diffusion la plus large, le bas prix, en un mot la « quantité industrielle » pour ne pas dire la production de masse. L’enjeu est donc, pour l’industrie du « luxe », de réussir cette figure de grand écart qui consiste à maintenir les traditions et les savoirs en intégrant de nouveaux procédés de fabrication, et surtout, en produisant en série. Selon les secteurs, le passage se fait alors avec plus ou moins de réussite et avec des méthodes différentes.

La verrerie de parfumerie a tout à fait réussi cette mutation par un homme comme Colona de Giovelina, qui comprit très vite l'enjeu du produire du beau, et transforme les machines qui servaient à la fabrication des bouteilles de coca cola, pour fabriquer des flacons de parfums de luxe. L'effort industriel et technique est tellement important que les clients pendant des années ont continué à acheter des flacons produits en automatique au prix du manuel.

La parfumerie joue, en effet, un rôle de précurseur dans l’industrie du luxe. Si Guerlain puis Chanel et Coty avaient déjà entamé la marche vers l’industrialisation poussée du secteur, les années 1950 et 1960 connaissent une accélération du phénomène. Désormais, l’industrie du parfum n’est plus seulement une émanation de celle de la couture. Marcel Rochas, l’inventeur de la guêpière (1945), ferme en 1947 sa maison de Haute Couture pour se consacrer désormais au parfum. 

Il crée des parfums depuis les années 1920 mais ce n’est qu’après guerre que cette activité devient pour lui importante. En 1945, il avait en effet lancé le parfum Femme, vendu à quelques centaines de clientes dans un tout petit nombre de magasins et en souscription. Ce secteur est surtout le premier à tendre vers la production de masse en modifiant les règles de distribution. 

Si, jusqu’à la fin des années 1990, Guerlain reste attaché à une distribution ultra sélective, les autres maisons se sont appuyées très tôt sur le vaste réseau des parfumeurs. Carven, avec Ma Griffe est une pionnière dès 1946. Lancé par un lâcher de parachutes soutenant des flacons au-dessus de Paris, Ma Griffe est le premier parfum dont on distribue gratuitement des échantillons. Il est aussi un des premiers à être commercialisé à bord des avions de ligne.