mercredi 6 novembre 2013

TUER LA HAUTE COUTURE

Le tandem Australien Tamara Ralph et Michael Russo travaille depuis Londres où se trouve le showroom de leur marque. Ralph & Russo reçoivent stars et têtes couronnées. Elle s'occupe du style et lui de la comptabilité. 

Ils ont réalisé la garde-robe de la dernière tournée mondiale de Beyoncé. Respectivement âgés de 31 et 33 ans, Ralph et Russo figurent au hit-parade des 40 fortunes de "moins de 40 ans" à suivre de près, selon le magazine Fortune. 

Accepté aujourd'hui par Didier Grumbach, comme invité à la Chambre Syndicale de Paris, nous voyons arriver une race de couturiers qui n'ont plus rien à voir avec la France. A un moment où on nous vend le magazine France, nous sélectionnons des couturiers qui n'ont ni atelier ni bureau en France, qui sont installés pour des problèmes fiscaux à Londres, où, de là, la société Luxembourgeoise tire les bénéfices de la marque pour garder toujours plus de cash-flow.

Quelle est la pertinence de prendre alors des designers qui ne sont même pas formés dans nos écoles, qui n'ont fait aucune étude en France, alors qu'un nombre incroyable de créateurs largement plus doués, que ces deux australiens, sont sur le territoire Français, parlent français et ont fait leurs études aux écoles de la Chambre Syndicale. Pourquoi ne pas plutôt prendre ce vivier de créateurs ?

En réalité, la Chambre Syndicale choisit aujourd'hui ses adhérents en fonction de leur chiffre d'affaires et, non pas, en fonction de la quintessence que doit représenter le design pour notre pays. Plus personne ne comprend rien. Le message a été brouillé volontairement pour qu'on puisse continuer ses petits arrangements en famille.

Mais, les hommes du conseil de la Chambre Syndicale seront responsables de cet état de fait qui fait que les entreprises françaises et nos créateurs partent à l'étranger pour chercher des fonds de façon à développer leurs affaires.

Personne ne comprend qu'on puisse laisser partir à l'étranger des gens qu'on a formé à grands coûts d'investissement afin de pouvoir en faire les pépites du luxe à la française de demain. Notre seule force c’est nos créateurs. Chaque fois qu’on fait un pas dans l’inconnu, tout le monde a peur. Seuls les visionnaires restent froids car ils voient le futur. Les autres tuent une profession par peur de leur propre futur. Une fois un secteur mort, personne ne demande plus aucun compte.

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