vendredi 26 octobre 2012

MON FRERE


On se lève un samedi matin en se disant que le week-end commence, qu’on va se détendre. Malheureusement, ce samedi  27  octobre, mon portable a sonné et je me rappellerai toujours ces mots d’une voix fragile de mon père : << Grand, tu sais ton frère, il est mort >>.
La mort n'est rien. Seulement un passage dans la pièce d’à côté. Que son nom soit prononcé comme il l'a toujours été, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. Ton frère nous aurait dit :  Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin. Vous voyez, tout est bien. Je rentre chez Dieu... Comme on rentre chez soi.
Par la mort, la famille ne se détruit pas, elle se transforme, une part d'elle dans l'invisible. On croit que la mort est une absence, alors qu’elle est une présence secrète. On croit qu'elle crée une infinie distance, alors qu'elle supprime toute distance.
La mort n'est rien Yves : tu es seulement passé, dans la pièce d’à côté.  Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné. Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait, n'employez pas un ton différent. Ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Souriez, pensez à moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. 
Pourquoi serais-je hors de vos pensées, simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin. » Soit fort mon frère, soit vaillant, je suis là, tout prêt de toi, dans ton ombre pour te protéger.

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